Strona:Maria Sułkowska - Tristan II.djvu/84

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Ainsi dit, ainsi fait; et la reine pensive
Renvoya l’équipage et mit pied sur la rive.
Elle marchait solitaire; aux portes d’une cité,
Pleine de commerce, de lucre, de gaîté
Une femme mendiait; sur une pierre assise,
Pas vieille, peut-être, et les cheveux à la bise.

Et la reine frémit, car la bouche édentée
Effaçait les courbes de pure volupté,
Et l’oeil morne, éteint, aurait pu translucide
Brûrler de la flamme, vivante mais limpide;
Et le corps sans grâce, sans âge, rebuté
Tendait les guenilles d’un élan de beauté.

La reine recula, connaissant qu’aux barrières
Veillait à toute heure l’insatiable Misère;
La reine recula, de ses dons rougissant,
Ses mains refermées, son âme fléchissant...
Mais dejà revenaient les colombes fidèles:
La reine s’envola vers l’encens et les stèles.


S….... Février 1914.