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Jacob Boehme par Adam Mickiewicz.




I. L’Universalité. — Dieu. — Satan.

Le sein de ce que nous nommons Dieu comprend l’Universalité des manifestations surnaturelles, naturelles, et contraires à la Nature. Il est impossible, et par conséquent il n’est pas permis de savoir ce qu’est Dieu en dehors de la Nature; mais la Nature de Dieu n’est pas ce que nous avons l’habitude d’appeler Nature: la Nature de Dieu n’est pas le Visible; nous parlons de l’Invisible, de l’impalpable et enfin de tout ce qui est au dessus et en dehors des sentiments et des sens humains.
Dieu, comme Universalité, comprend les ténèbres et la lumière, les souffrances et le bonheur, les profondeurs et les hauteurs; or, comme il s’est manifesté tout entier dans l’homme, et comme l’homme communique avec tous les éléments d’action divine, il peut, en se scrutant lui-même jusqu’au fond, pénétrer dans les abîmes de souffrances que l’on appelle l’Enfer, et s’élever vers les hauteurs que l’on appelle les Cieux et rentrer dans le milieu, dans le centre le plus intime de son existence qui s’appelle véritablement Dieu.
L’Esprit existant seul sans qu’il existe rien qui soit en dehors de lui, ou qui soit autre que lui, est un esprit en dehors de la Création: L’Esprit se concentre: cette concentration de lui-même l’opprime, l’enferme, pèse sur lui-même et excite en lui le désir de sortir de cette pesanteur, de ce cercle qu’il s’attire vers lui-même et qui devient ténèbres; l’Esprit en se concentrant s’obscurcit, commence á souffrir, á s’aigrir: il se produit, dans le sein de cette incubation de l’Esprit qui s’incube lui-même, une tendance à sortir de l’état de pression, un mouvement que